Avec la civilisation du Rhône du bronze ancien (2300 à 1600 av. J.-C.), centrée sur les Alpes nord occidentales, ainsi que sur les vallées de la Saône et du Rhône, le Jura est ouvert aux influences méridionales.
L'age du bronze moyen (1600 à 1300 av. J-C.) marque l'adhésion de la région d'Orgelet à un ensemble culturel centré sur la France de l'Est, la Suisse et la haute vallée du Rhin : la découverte de sépultures sous tumuls datant de cette époque sont tout à fait conforme à la tradition du bronze moyen des pays rhénans. Dans l'un d'eux, l'inhumé avait été allongé au centre d'un tumulus de 7m x 0,55m et protégé par un aménagement de galets. Une épingle à habit en bronze décorée d'incisions fermait un linceul ou un vêtement. Peu nombreux, ces monuments funéraires semblent avoir été réservés à une élite et indiquent l'existence d'une société hiérarchisée. Destinés à être vus, ils marquent avec la tombe d'un personnage important l'emprise d'une communauté sur un territoire, sur un lieu de passage fréquenté.
Durant l'age du fer (VIIIème-Vème siècles av. J.-C.) des principautés couvrant de larges territoires se mettent en place au nord des Alpes. La région d'Orgelet occupe une place importante pour notre connaissance de cette évolution, grâce aux fouilles de plusieurs nécropoles à Chavéria. Tous ces tertres protègent une sépulture centrale, déposée dans un coffrage de bois ou un caisson de dallettes calcaires. Les tumulus en argile ont un diamètre compris entre 10 et 30m pour une hauteur actuelle de 0,50m à 1m80. La parure funéraire des tombes masculines de haut rang est composée d'une épée de bronze ou de fer et d'un service à boire en céramique. Quelques sépultures féminines, moins nombreuses sont reconnaissables par leur parures : bracelets, perles en ambre ou en verre, alors qu'un troisième groupe de tombes, plus difficile à identifier ne bénéficait que de quelques vases. Cette aristocratie guerrière caractérise la société du début du premier age du fer en Europe moyenne.
Après la conquête romaine, Orgelet s'inscrit dans un contexte fort dense : elle est comprise entre les sites du Haut-Jura (Villards d'Héria, Jeurre) à l'est, le site d'Izernore (Ain) au sud et les sites de la région lédonienne. La région, comme d'autres dans la Séquanie, semble agricole : de nombreuses villae quadrillent le territoire. Par ailleurs, le site se trouve au croisement de deux voies importantes à l'époque antique : la voie Salins-Izernore et la voie Genève-Chalon.